Collecter et recycler les déchets à Hà Nôi
Table ronde
Collecter et recycler les déchets à Hà Nôi. Acteurs, territoires et matériaux
Traduction simultanée (français – vietnamien)
Intervenants :
– Sylvie Fanchette, directrice de recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) au laboratoire Cessma à Paris
– Tran Thi Hoa, directrice du Centre de soutien au développement vert – GreenHub
– Chu Kim Duc, directrice de Think Playground
– MC : Emmanuel Cérise, Directeur de PRX-Vietnam
La gestion des déchets est aujourd’hui un enjeu primordial. Faire face à leur croissance très rapide depuis les années 2000 et à la saturation des décharges demande un véritable plan de collecte et de gestion. À Hà Nội, l’absence de tri et de recyclage par les opérateurs officiels, publics ou privés, et la croissance de la consommation d’une classe moyenne en augmentation font que la ville-capitale est dépassée par la quantité de déchets à ramasser. Ni la municipalité ni le secteur privé ne parviennent à mettre en place un système de tri à la source ou après ramassage, et à recycler les déchets.
Pourtant, un système très innovant de collecte sélective et de recyclage des déchets (plastique, métaux, papier et cartons) est organisé depuis plusieurs décennies par des individus, en majorité des femmes d’origine rurale, qui collectent environ 20 % des déchets de la ville. Non reconnues par les autorités mais tolérées, ces entreprises familiales et informelles (pour la plupart) exercent leur activité dans les interstices de la loi et créent de nombreux emplois.
À partir d’un riche corpus de cartes et d’études de terrain, les auteurs s’interrogent sur l’organisation de ce système informel et sur son maintien dans un territoire urbain très disputé, ainsi que sur les stratégies – très polluantes pour l’environnement et la santé – mises en oeuvre par ces collecteurs et recycleurs dans cette capitale en pleine expansion. Ils mettent en lumière la complexité du système et les multiples tensions entre les acteurs au sein des territoires, ainsi que les contradictions entre les logiques économiques du marché et des autorités publiques, dans un contexte de concurrence sur les matériaux recyclables au niveau local comme international.
